miércoles, 14 de diciembre de 2016

Les violences faites aux femmes : Je suis Amira Merabet.



« Amira est sortie de chez elle, comme chaque matin, pour aller travailler à la mairie, raconte Amel, étudiante en médecine et militante de Constantine. Son agresseur l’attendait. Il a essayé de la faire monter de force dans sa camionnette. Elle a refusé. Il a versé un liquide inflammable sur elle, a jeté son briquet et a pris la fuite à pied. Il avait tout prémédité. » 



L’histoire de Amira Merabet fait le tour du web après l’apparition d’un hommage rédigé par Amel Hadjadj 

« Je suis Amira Merabet…..j’ai été brûlée vive….par un diable humain dont la haine envers la femme en moi ne lui donna pas seulement l’envie de me tuer…mais de me brûler vive en commençant par défigurer mon visage et brûler tout mon pauvre et faible corps par la suite….ne vous inquiétez pas, je suis juste morte…et il est juste en fuite…..

Que faire !!!! Dénoncer le féminicide… Ou dénoncer le silence d’une société sans voix devant un crime si crapuleux, juste parce que crapuleux pour elle devient droit et nature quand on est un homme…. !

Assassinée dans l’insouciance…. Assassinée avec la bénédiction des médias silencieux de mon pays….assassinée devant les yeux de ma société qui s’en fout…ma société qui trouve que le fait qu’une femme quitte son mec est un acte plus grave que celui commis par mon bourreau… Mon bourreau est moins jugé que Ikram… Mon bourreau m’a juste brûlé vive….j’ai souffert ..j’ai été défigurée, agressée, violentée, traumatisée….hospitalisée puis amputée…et au final….. juste morte….tout celà avec la bénédiction de ma société qui a plus réagit contre la décision de rupture d’une femme, que contre mon cruel assassinat….. Car moi et elle dans ma société soit on occupe le siége de l’accusé et du coupable, soit rien….juste rien. !

Je suis Merabet Amira… J’avais 34ans…je suis d’El Khroub de Constantine, c’est là-bas que j’habitais….c’est là-bas que je travaillais…c’est là-bas que mon bourreau m’a piégé…..c’est là-bas que j’ai été hospitalisé…c’est là-bas qu’à mes blessures j’ai succombé….et c’est aussi là-bas qu’en ce triste 06 Septembre 2016 je suis enterrée sans même pas que la quasi totalité de ma société ne dénonce ce que que j’ai subi…. J’ai subi une atroce torture avant de succomber à mes blessures…une torture peut être moindre finalement face à la torture de ma société misogyne….qui ne voit en moi qu’un être mis tout le temps en examen, et dont la seule mission et de ne pas décevoir les principes d’une société misogyne, patriarcale et surtout injuste.. Rejoindre feu Razika Cherif dans la liste des femmes victimes d agressions faites aux femmes, pour ma société est plus souhaitable que de rejoindre une femme libre qui souhaite simplement divorcer…

Je suis Merabet Amira, mon bourreau m’a brûlé vive, il a pris la fuite…et ne vous inquiétez pas en ce qui me concerne…car moi dans votre silence je suis juste morte…



http://kabylie-news.com/actualite/je-suis-amira-merabet-jai-ete-brulee-vive/
http://lecourrierdelatlas.com/je-suis-amira-merabet-et-j-ai-ete-brulee-vive--5486
https://www.middleeastmonitor.com/20160914-algerian-women-protest-against-violence/
http://www.afrik.com/algerie-vibrant-hommage-a-amira-merabet-brulee-vive-a-constantine
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/09/21/en-algerie-la-mort-d-amira-merabet-brulee-vive-rouvre-le-debat-sur-les-violences-faites-aux-femmes_5001483_3212.html

lunes, 12 de diciembre de 2016

Joumana Haddad se bat à travers ses écrits pour que la femme arabe se libère via son corps et sa sexualité


Joumana Haddad se bat à travers ses écrits pour que la femme arabe se libère via son corps et sa sexualité.

Que vous inspire cette polémique en France autour du port du burkini, qui a conduit à son interdiction via des arrêtés sur une trentaine de plages de la Côte d’Azur et du nord de la France, et donc dans l’espace public ?
Cette interdiction me rend perplexe pour plusieurs raisons. Tout d’abord parce qu’elle punit la femme, c’est-à-dire la victime, au lieu de punir l’autorité patriarcale qui oblige cette femme directement – ou indirectement – à porter la burqa ou le burkini. Ensuite parce qu’elle n’apporte aucune solution au problème : aucun homme ne dira à sa femme «ah, ma chérie, ne sois pas triste qu’on t’ait interdit le burkini, tu peux désormais porter un maillot de bain»… Cette interdiction me dérange aussi car c’est une réaction au premier degré qui ne fait que renforcer l’argument de l’islamophobie, lancé à tout va, dans la bouche des extrêmes.

En quoi cette interdiction est-elle contre-productive ?
Dans le sens où, au niveau de l’opinion publique, elle pourrait générer de la sympathie envers ces femmes qui portent la burqa ou le burkini, considérant – à juste titre – qu’elles sont maltraitées. 

En gros, vous avez peur que tout ceci conduise à la banalisation de ces tenues dans l’espace public en France…
Oui ! Je vais vous raconter une anecdote. Un jour, j’étais à la mer à Beyrouth, il faisait 40°C. J’ai vu arriver un homme en maillot de bain avec ses deux garçons et, derrière eux, sa femme, voilée de la tête aux pieds. Sous un soleil de plomb, elle passait son temps à les servir pendant qu’eux se baignaient, s’amusaient. J’ai ressenti à ce moment-là une immense colère. Comment peut-on qualifier cette scène autrement que par l’injustice ?

Ne pensez-vous pas que cette femme pourrait l’avoir choisi ?
Non, absolument pas. Cette femme ne peut pas avoir choisi de porter ce genre de vêtement. Dans ce contexte, je doute fort du mot «choix» : lorsqu’on grandit dans une communauté où le port de la burqa est soit obligatoire, soit le résultat d’un lavage de cerveau religieux ou de son entourage, la première des choses est d’en douter. Faire un choix, ça veut dire avoir une alternative viable, qui implique de n’être ni menacée ni ostracisée.

Vous qui êtes attachée à la libération de la femme par celle de son corps, quel serait selon vous le meilleur moyen de lutter contre cette volonté de porter une burqa ou un burkini dans l’espace public ?
La liberté ne peut être imposée. Elle doit être acquise par la femme elle-même. Donc, au lieu de chercher en vain à l’imposer à travers des interdictions, donnons à ces femmes les moyens d’émanciper leur corps et leur esprit. Sinon, ces femmes ne feront très probablement que développer de la rancœur et s’attacher de plus en plus à cet outil d’oppression, en l’érigeant en symbole de révolution. Car oui, désormais, à cause de cette interdiction, le burkini devient un symbole de révolution…


http://www.liberation.fr/france/2016/08/25/joumana-haddad-a-cause-de-son-interdiction-le-burkini-devient-un-symbole-de-revolution_1474596

http://www.jhwriter.com/?p=4025