lunes, 6 de febrero de 2012

La triste réalité des femmes excisées



27 Janvier 2012

L'excision féminine, souvent appelée mutilation génitale féminine (MGF), concerne environ 92 millions de filles de plus de 10 ans en Afrique. En Ouganda, la pratique a été officiellement interdite par le gouvernement en 2009, mais elle est encore pratiquée dans les zones rurales par les tribus comme celle des Sabiny dans l'est du pays.

Libido réduite
Amina Ibrahim, une femme de 73 ans, est conseillère pour la ville de Kapchorwa dans la région de Sebei, au pied du Mont Elgon, dans l'est de l'Ouganda.
Pendant 30 ans, Amina a excisé des jeunes filles, un rite traditionnel qui consiste à couper le clitoris d'une fille vers ses 15 ans, l'initiant ainsi à l'âge adulte.
Elle gagnait environ 10 dollars par excision : "Ce rite sur les filles faisait partie d'une obligation culturelle, mais c'était également une source de revenus pour moi. J'opérais environ 50 filles par jour et j'avais de quoi vivre".
Depuis des générations, les hommes de la tribu des Sabiny ont encouragé la pratique de l'excision, affirmant qu'une femme mariée qui est excisée a un libido réduite et serait donc moins poussée à s'engager dans une relation avec un autre homme lorsque le mari est absent pendant une longue période.
Il était normal pour un homme Sabiny d'éviter une femme non excisée et les anciens n'acceptaient pas une fille non excisée dans leur case.

Complications
Mais pour Judith Yapmangusho, une femme de 52 ans et mère de six enfants, les conséquences de son excision ont été dramatiques. Après des complications génitales, elle est devenue handicapée et se déplace dans un fauteuil roulant.
"Je suis handicapée et incapable de faire quelque travail manuel que ce soit pour soutenir ma famille qui tente de survivre de l'agriculture de subsistance dans cette région montagneuse", dit Judith.
L'expérience de cette femme est un des nombreux récits de femmes qui souffrent dans le silence des conséquences de mutilations génitales féminines (MGF).
Sarah Kamuron, étudiante dans une école secondaire est pleine d'éloges concernant l'interdiction de mutilations génitales : "Les parents qui ont des croyances traditionnelles ont forcé leurs filles à se faire exciser, ce qui est une violation totale des droits des filles, donc cette loi contre les MGF arrive a point nommé", explique Kamuron.

Pour Beatrice Chelangat, directrice du programme de santé reproductive "Reproductive Educative and Community Health Programme" (REACH), le niveau élevé d'analphabétisme dans les communautés est un des facteurs majeurs contribuant à la propagation des pratiques comme la MGF : "Nous avons commencé un programme de sensibilisation dans les écoles et les communautés en zones rurales.
Et grâce à l'ambassade néerlandaise, nous allons ouvrir une station de radio "Frequency Modulation" dans le district de Bukwo pour parler de cette loi et des questions liées aux MGF".
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les MGF sont reconnues comme une violation des droits des filles et des femmes.
L'opération peut causer des saignements, des problèmes de vessie et plus tard, des complications lors de l'accouchement. Mais il expose également les filles au virus du sida et dans le pire des cas peut causer un handicap ou même la mort.

http://fr.allafrica.com/stories/printable/201201271290.html

La triste réalité des femmes excisées

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