miércoles, 22 de febrero de 2012

Tunisie: L' égalité, une exigence de la démocratie



Le contexte coïncidait avec la polémique autour du principe de la parité homme-femme adopté au sein de la Haute instance indépendante pour la protection des objectifs de la révolution et la transition démocratique et qui ne s'est pas concrétisé au niveau des élections.
Nous avons invité Mme Mériem Sammoud, directrice exécutive, chargée des programmes au sein de la LET, à exposer les lignes directrices et la démarche de la LET, ainsi que les recommandations émises à la Constituante en matière de préservation des acquis et droits de la femme.
L'idée de rejoindre la société civile est due à une conjoncture politique où l'image de la femme semblait faire l'objet d'une controverse. Entre partisans et opposants, ses droits civiques et politiques, accumulés au fil des années, ont failli être confisqués.
Et son rôle en tant que partenaire à part entière dans la vie publique a failli être remis en question. Cinquante adhérentes se sont unies, se sont liguées, pour sensibiliser l'opinion sur l'importance du rôle capital des femmes dans le soutien de l'exercice électoral.
La vision que porte la LET à l'égard de la participation de la femme à la vie politique, telle que formulée par Mme Mériem Sammoud, se résume essentiellement dans l'espoir de vivre dans une société démocratique qui garantit l'égalité dans l'exercice du droit tout à la fois au vote et à la candidature. «C'est un premier pas sur la voie de la démocratie».
Aider la femme à exercer son droit de vote, tout en renforçant ses capacités à s'impliquer davantage, avec l'homme, dans tous les champs d'activité de la vie publique, c'est la mission principale que se sont assignées les adhérentes de la ligue.
En prélude à cette échéance, la LET s'était lancée dans une vaste campagne de formation en matière d'éducation électorale destinée à sensibiliser la femme, toutes catégories confondues, à prendre son destin en main, l'incitant à aller voter: dans le Cap Bon notamment, dans la capitale aussi et dans plusieurs régions rurales, un noyau d'électrices s'est donc formé pour agir dans une optique de proximité.
Il s'agissait de «leur expliquer comment et pourquoi voter, qu'est-ce que la Constituante et que signifie une constitution ?», souligne Mme Sammoud. «Notre activité consistait, entre autres, dans l'observation des opérations électorales. D'ailleurs, la LET était la première association à être accréditée par l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) en tant qu'observateur national », ajoute-t-elle. Depuis, environ 500 citoyennes ont participé aux deux meetings organisés par la LET avec les candidates en tête de liste.
En outre, un travail de réseautage a été mis en oeuvre, regroupant certaines parties concernées, à savoir «Thala Solidaire», «Zarzis Horizons» et «Femme et Citoyenneté» au Kef. La LET est aussi membre actif dans un collectif baptisé «Coalition des Femmes pour la Liberté et la Citoyenneté», aux côtés de l'association «Femmes Démocrates».
«Nous sommes aussi partie prenante dans un nouveau réseau lancé récemment, comportant dix associations, toutes engagées dans des actions en commun». Ce groupement associatif se veut, pour ainsi dire, un rempart face aux éventuelles menaces contre les acquis de la femme tunisienne.
«Mère, éducatrice ou responsable, la femme tunisienne ne cesse de se découvrir. Elle veut exceller partout», c'est une école de socialisation, où se transmettent des valeurs morales, de génération en génération. En cette phase transitoire, son apport doit être envisagé avec l'intérêt qu'il mérite. «Malheureusement, les femmes députées au sein de la Constituante ne font pas entendre nos voix auprès du gouvernement en place.
Elles n'expriment pas les préoccupations et les revendications de la femme de la rue», déplore Mme Sammoud. Le forum que vient d'organiser la Ligue des électrices tunisiennes, samedi dernier à Tunis, a été conçu en réaction à cette défaillance.
Mettre en contact direct les adhérentes de la LET avec leurs élues à l'Assemblée. Avec les représentantes de la Troïka, du Pôle démocratique moderniste (PDM), d'Al Aridha, du Parti démocratique progressiste (PDP) et de Afek Tounès. «Nous voulions, à travers cette rencontre, établir un pont de communication entre la société civile et l'ANC», ajoute encore Mme Sammoud.
Quels prolongements aura cette action au niveau de l'élaboration de la Constitution? Selon Mme Sammoud, l'égalité homme-femme est la pierre angulaire de tout édifice démocratique. Le principe de la parité, comme l'a défini la directrice exécutive de la LET, devrait se traduire dans les faits, à travers la participation politique et la représentativité électorale de façon verticale et horizontale (dans la même liste et entre les listes en lice). En outre, l'incrimination de la violence à l'égard de la femme s'avère être encore une question d'actualité et qui mérite donc d'être mentionnée dans la nouvelle Constitution.
L'Isie est au coeur des recommandations de la LET «Un acquis de taille auquel nous ne sommes pas prêtes à renoncer, bien plus, il s'agit pour nous de le défendre corps et âme pour en faire une haute instance indépendante et permanente des élections», renchérit-elle, estimant que sa continuité est une exigence démocratique.
A retenir aussi les recommandations à propos de la liberté de la presse et de l'indépendance de la justice que notre interlocutrice qualifie des deux poumons de la citoyenneté.
PAR KAMEL FERCHICHI, 6 FÉVRIER 2012

lunes, 6 de febrero de 2012

La triste réalité des femmes excisées



27 Janvier 2012

L'excision féminine, souvent appelée mutilation génitale féminine (MGF), concerne environ 92 millions de filles de plus de 10 ans en Afrique. En Ouganda, la pratique a été officiellement interdite par le gouvernement en 2009, mais elle est encore pratiquée dans les zones rurales par les tribus comme celle des Sabiny dans l'est du pays.

Libido réduite
Amina Ibrahim, une femme de 73 ans, est conseillère pour la ville de Kapchorwa dans la région de Sebei, au pied du Mont Elgon, dans l'est de l'Ouganda.
Pendant 30 ans, Amina a excisé des jeunes filles, un rite traditionnel qui consiste à couper le clitoris d'une fille vers ses 15 ans, l'initiant ainsi à l'âge adulte.
Elle gagnait environ 10 dollars par excision : "Ce rite sur les filles faisait partie d'une obligation culturelle, mais c'était également une source de revenus pour moi. J'opérais environ 50 filles par jour et j'avais de quoi vivre".
Depuis des générations, les hommes de la tribu des Sabiny ont encouragé la pratique de l'excision, affirmant qu'une femme mariée qui est excisée a un libido réduite et serait donc moins poussée à s'engager dans une relation avec un autre homme lorsque le mari est absent pendant une longue période.
Il était normal pour un homme Sabiny d'éviter une femme non excisée et les anciens n'acceptaient pas une fille non excisée dans leur case.

Complications
Mais pour Judith Yapmangusho, une femme de 52 ans et mère de six enfants, les conséquences de son excision ont été dramatiques. Après des complications génitales, elle est devenue handicapée et se déplace dans un fauteuil roulant.
"Je suis handicapée et incapable de faire quelque travail manuel que ce soit pour soutenir ma famille qui tente de survivre de l'agriculture de subsistance dans cette région montagneuse", dit Judith.
L'expérience de cette femme est un des nombreux récits de femmes qui souffrent dans le silence des conséquences de mutilations génitales féminines (MGF).
Sarah Kamuron, étudiante dans une école secondaire est pleine d'éloges concernant l'interdiction de mutilations génitales : "Les parents qui ont des croyances traditionnelles ont forcé leurs filles à se faire exciser, ce qui est une violation totale des droits des filles, donc cette loi contre les MGF arrive a point nommé", explique Kamuron.

Pour Beatrice Chelangat, directrice du programme de santé reproductive "Reproductive Educative and Community Health Programme" (REACH), le niveau élevé d'analphabétisme dans les communautés est un des facteurs majeurs contribuant à la propagation des pratiques comme la MGF : "Nous avons commencé un programme de sensibilisation dans les écoles et les communautés en zones rurales.
Et grâce à l'ambassade néerlandaise, nous allons ouvrir une station de radio "Frequency Modulation" dans le district de Bukwo pour parler de cette loi et des questions liées aux MGF".
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les MGF sont reconnues comme une violation des droits des filles et des femmes.
L'opération peut causer des saignements, des problèmes de vessie et plus tard, des complications lors de l'accouchement. Mais il expose également les filles au virus du sida et dans le pire des cas peut causer un handicap ou même la mort.

http://fr.allafrica.com/stories/printable/201201271290.html

La triste réalité des femmes excisées