jueves, 20 de diciembre de 2012

Les nouvelles familles dans la société française, hier, aujourd'hui et demain" Une approche sociologique, historique et anthropologique



Ce colloque sera introduit par un(e) représentant(e) politique local, ainsi que les deux associations organisatrices, l’APGL et le CNAFAL. Trois tables-rondes seront ensuite organisées sur des thématiques anthropologiques, historiques et sociologiques.

La première table-ronde traitera de la représentation de la famille dans la société française, historiquement et aujourd’hui. Elle abordera les sujets de manière anthropologique, historique et philosophique et permettra de réfléchir aux manières de faire famille qui sont autorisées par la société et aux schémas de représentation de la famille. Seront notamment traitées les questions des "jeunes filles mères" dans l’histoire et des familles monoparentales aujourd’hui, le mariage en tant qu’institution, la question du divorce, ainsi que la diversité des familles ne correspondant pas à la norme de la famille nucléaire hétérosexuelle et française: les familles homoparentales, recomposées, migrantes… On s’interrogera sur le concept de "nouvelles familles" - en quoi sont-elles réellement nouvelles?

La deuxième table-ronde traitera des grands combats autour de la famille, hier, aujourd’hui et demain. Elle fera l’état des lieux des grands combats historiques qui ont eu une répercussion sur les familles, en particulier les combats féministes (divorce, statut de majeures des femmes, avortement,…) et de l’évolution du droit de la famille. Elle permettra ensuite de voir quels sont les combats importants actuellement, notamment par rapport à la proposition de loi sur le mariage et l’adoption pour tous. Enfin, nous pourrons réfléchir aux débats à venir, notamment au niveau des lacunes de cette proposition de loi en terme d’ouverture de la PMA à toutes les femmes, de la reconnaissance de la pluriparentalité et aussi au niveau de la parentalité des personnes transgenres et transsexuelles.

La dernière table-ronde s’interrogera sur les études autour des nouvelles familles. Quelles sont les études menées sur les familles, comment et pourquoi sont-elles menées? Comment les études quantitatives (statistiques) sont utilisées pour soutenir la revendication de droits ou au contraire pour la contrer?
 http://www.gendercampus.ch/d/Calendar/01/default.aspx

lunes, 17 de septiembre de 2012

Tunis : Violences, humiliations, tortures et viols, passés et présents..


.
Nous exigeons des enquêtes!


Lettre ouverte du Manifeste du 20 Mars à monsieur le porte parole du ministère de l’intérieur

Monsieur,
On ne connait que trop bien l’incroyable capacité de l’idéologie machiste à transformer la victime en accusé(e) dans les affaires de viol et de violences sexuelles de toutes sortes et à qualifier la femme violée d’immorale et d’indécente. Nous ne pouvons supporter d’avantage cette médiocrité, cette culture machiste qui reproduit inlassablement ses arguties nauséabondes à chaque souffle de liberté menaçant ses fondements.

Nous trouvons votre déclaration insultante ; elle encourage les bourreaux, leur promettant quasiment l’impunité : pourquoi pas, s’ils combattent l’immoralité et l’indécence ? Pourquoi pas s’ils luttent au prix du sacrifice de la pureté et la chasteté de leurs propres corps ??!

Vous savez peut être, monsieur, que le viol justifié encourage le violeur, et réprime la victime, la dissuade de briser le silence et de défendre sa cause ? Si ses bourreaux certifient (oui ! quels témoins indiscutables !) qu’elle était en posture immorale, que peut défendre la victime de viol devenue accusée et ne bénéficiant même pas de la présomption d’innocence ?

Ou serait-ce la logique de la razzia, monsieur ? Celle qui ne respecte pas les « bonnes mœurs » de la tribu en deviendrait un butin à la disposition des hommes ?
Que se taisent les femmes violées monsieur, qu’elles se taisent toutes, puisqu’elles sont d’une façon ou d’une autre, des putains indécentes ! Qu’elles se taisent parce que leur habit est indécent, leur voix est indécente, leur point de vue est indécent, leur protestation quand elles clament Travail, Dignité et Liberté est indécente, leur grève est indécente et si elles sont amoureuses, leur amour est sans doute indécent !

Monsieur,
De quelle morale et de quelle décence nous parlez-vous ? Celles des agressions, arrestations, tortures et humiliations subies par les protestataires, par les marginalisé(e)s de cette terre ??!
De quelle morale et de quelle décence nous parlez-vous ? Celles des familles des martyrs de la révolution, humiliées et violentées à la Kasbah et au ministère des droits de l’Homme ??!
De quelle morale et de quelle décence nous parlez-vous ? Celles des propos ‘respectueux’, des attouchements ‘purs et innocents’ émanant des agents aux postes de police de El Hancha et autres villes et villages ??!
De quelle morale et de quelle décence nous parlez-vous ? Celles d’un corps policier supposé républicain ou bien celles des corps des femmes ??!

La moralité, est la dernière chose dont vous avez à nous parler, monsieur, vous ne devriez nous parler que de la sécurité d’abord, la sécurité toujours comme service public que garantit l’Etat à tous ses citoyens et à toutes ses citoyennes sans exception aucune.

Et pour finir, en espérant qu’il n’y ait dans nos propos rien d’indécent, rien de blessant pour votre moralité ce qui nous vaudrait parait il, un viol collectif justifié, nous ne cesserons de réclamer l’enquête sur les dépassements subis par les hommes et les femmes, toutes les violences, humiliations, tortures, viols commis en toute impunité, et dont les auteurs continuent à ce jour à menacer la sécurité des citoyens et des citoyennes et leur intégrité physique et morale.

Tunis, le 14 Septembre 2012

https://www.facebook.com/notes/manifeste-vingt-mars/lettre-ouverte-du-manifeste-du-20-mars-%C3%A0-monsieur-le-porte-parole-du-minist%C3%A8re-d/354645827953097

martes, 3 de julio de 2012

Dr. Nédra Ben Smaïl: Plus des 3/4 des tunisiennes sont des 'vierges médicalement assistées'




"Les médecins estiment à seulement 5% les filles tunisiennes qui ne se préoccupent pas de la question de la virginité avant le mariage, 20% seraient des +vraies vierges+ et plus des trois-quarts seraient des +vierges médicalement assistées+", écrit-elle dans son ouvrage"Vierges? La nouvelle sexualité des Tunisiennes" en vente depuis samedi.
Ces dernières, ayant eu une vie sexuelle hors du mariage, "viennent dans des cabinets médicaux pour demander la réparation de l'hymen", dit Mme Ben Smaïl, expliquant avoir obtenu ces chiffres après des entretiens avec des gynécologues et avoir recueilli des centaines de témoignages anonymes via l'Internet.
Selon elle, ces cliniques, qui existent surtout à Tunis, la capitale, et Sfax (centre), facturent l'hyménoplastie entre 600 et 1.000 dinars tunisiens (300 à 500 euros).
Cette pratique a débuté dans les années 1970 en Tunisie et dans le reste du monde arabe, la virginité y restant un principe moral et religieux inébranlable.
Une Tunisienne qui a eu des relations sexuelles hors mariage est considérée "au mieux, comme la victime de ses pulsions et de sa naïveté, au pire comme une fille de mauvaise vie. Dans tous les cas, elle est un être malade et souillée", écrit l'auteure.
Paradoxalement, elle rappelle que les autorités religieuses internationales ont émis en 2007 une "fatwa" autorisant les hyménoplasties, alors que selon une étude réalisée en 2005 par l'hôpital psychiatrique Razi de Tunis, 83,7% des Tunisiens estiment qu'une femme doit préserver sa virginité jusqu'au mariage.
"La médecine vient alléger l'angoisse sociale des femmes, (...) rassure les femmes et leur offre un compromis", estime Nédra Ben Smaïl.

martes, 24 de abril de 2012

La mondialisation de l’indifférence



Asma Lamrabet




L’actualité mondiale défile devant nous. Implacablement. 

Les événements s’enchaînent et nous n’avons plus le temps de percevoir les faits dans leurs 
profondeurs tellement on nous submerge d'actualités et de nouvelles contradictoires, fausses 
ou réelles… Nous n’avons plus le temps, devant l’intensité des mots, des titres et descommuniqués, de discerner le vrai du faux, d’analyser, de réfléchir, de penser…La culture médiatique mondialisée nous impose un seul mode de pensée, celui de la réactivité. Tout est devenu réactionnel : les sentiments, la ferveur, la tristesse, l’impotence…et même l’indifférence ! On réagit à chaud. Il y a de l’émoi, le temps d’une information dramatique mais très vite et comme à chaque fois on retombe dans l’usure de l’indifférence. 

Au Sud comme au Nord, c’est la même désillusion qui règne, la même précarité morale et la même amertume qui semble habiter les consciences. On tue à petit feu à Gaza, on affame des populations innocentes, on avorte cruellement de l’aide humanitaire...Le monde se révolte, crie, se déchaîne, le temps d’une réaction …tellement humaine… Mais, dès le lendemain, déjà, c’est la même vague d’indifférence uniformisée qui revient et aplatit ces soulèvements récurrents… 

Comme si de rien n’était… 

La culture mondialisée a une force impitoyable, elle sait faire diluer de façon insidieuse dans l’infini du champ médiatique, la moindre révolte, le moindre réveil des consciences…Elle nous offre l’oubli, l’amnésie et la démission intellectuelle comme réconfort pour nos âmes. 

La mondialisation de l’indifférence nous offre en prime time tous les jours des étalages culturels sur les différences et les identités exotiques. Mais sournoisement elle nous berne avec la même musique, la même publicité, les mêmes divertissements. 

Une violence uniformisée qui, à travers toute la technologie « ultramédiatisante » envahit notre quotidien et agresse notre intimité au nom du droit et de la liberté. Elle nous vend à crédit ou à bas prix des illusions, des concepts forgés, des (dés)- informations et du « prêt à penser » que notre imaginaire, apathique, emmagasine avec une facilité déconcertante. 

Il y a désormais des « normes mondialisées » qui régissent notre quotidien et il devient pratiquement impensable d’en sortir tellement on nous fait croire que l’on est dans le tort. 

Nous avons tort de penser autrement, de refuser les utopies et les injustices. Nous avons tort de ne pas avoir les mêmes rêves. 

La mondialisation de l’indifférence, c’est aussi cela, vendre des rêves inaccessibles, diffuser une culture standardisée et vidée de sens aux plus démunis de cette planète. Au nom de la modernité, on mondialise des illusions pour les gens du Sud, on forge des barrières identitaires au Nord, on érige les assassins en victimes et les victimes en bourreaux… On exploite au nom du libre échange, on colonise au nom de la démocratie, on affame au nom des droits humains… 

Il y a sans doute beaucoup de dégâts humains forgés par cette culture uniformisante, par cette indifférence mondialisée qui s’impose presque naturellement, surtout chez les jeunes générations, qui semblent complètement déboussolées par cette absence universelle de repères. Mais c’est là une récurrence de l’histoire de la civilisation humaine. Le rapport de force entre une élite dominante et les opprimés de la terre. Ce ne sont finalement que les méthodes et les stratégies de domination qui changent. 

Il est vrai que l’indifférence peut faire des ravages pour un temps, imposer le silence, faire taire les voix de la sagesse, le temps que perdure l’hégémonie dominante, mais elle ne pourra jamais tuer les consciences humaines. 

Jamais. 

Tout simplement parce que le Créateur de ce monde les a créées libres et rebelles à l’injustice de l’indifférence. 



viernes, 13 de abril de 2012

Maroc : pour l'abrogation de l'article 475 du code pénal


Maroc : un procès symbolique pour l'abrogation de l'article 475 du code pénal

Lundi 9 Avril 2012

Le 13ème tribunal de la femme, tenu samedi à Casablanca (Maroc) par des associations féminines, a plaidé pour l'abrogation de l'article 475 du code pénal, qui permet aux violeurs d'être à l'abri de poursuites judiciaires en épousant leur victime. 



Consacré au "phénomène du mariage forcé des mineurs et le mariage au violeur", ce tribunal symbolique, placé sous le thème "arrêtons l'infanticide de nos filles", a appelé à l'amendement des articles 20 et 21 du code de la famille relatifs au mariage des mineurs et à l'harmonisation des lois nationales aux dispositions de la constitution et aux conventions internationales. 

En considérant le viol des mineurs comme une torture, le tribunal a appelé à la décriminalisation de l'avortement, à l'accélération de la mise en place de l'Instance de parité et de lutte contre toutes formes de discrimination, exhortant l'état à assumer ses responsabilités en matière de sensibilisation à l'égalité et de lutte contre tous les moyens de nature à encourager le mariage des mineurs, notamment l'abandon scolaire et la marginalisation. 

Le tribunal symbolique a également insisté sur le renforcement de l'éducation aux valeurs d'égalité, de justice et de respect de la différence à travers les programmes pédagogiques et l'amélioration de l'image de la femme dans les médias, soulignant que ce dossier, qui a suscité une polémique avec l'affaire d'Amina Filali, "ne sera clos qu'avec la satisfaction de toutes ces revendications". 

Le procès, initié par l'Union de l'action féminine et le réseau Annajda pour l'assistance des femmes victimes de violence, en collaboration avec l'association espagnole Red Activas avec le soutien de l'agence espagnole de coopération internationale au développement (AECID), a été marqué par des témoignages émouvants des parents d'Amina Filali, la jeune fille qui s'est suicidée après avoir été contrainte d'épouser son violeur, ainsi que de filles mineurs mariées et victimes de violences. 

Ce procès s'est déroulé en présence d'acteurs de la société civile, des défenseurs de droits de l'homme, des parlementaires et des journalistes.

Lundi 9 Avril 2012 - 01:22

viernes, 2 de marzo de 2012

Protestation Féministe Anti Austérité


Aux Citoyennes et aux Citoyens
Aux Parlements Nationaux
Aux Gouvernements des Pays de L’Union Européenne
Au Parlement Européen
À la Commission Européenne
À ONU Femmes , Agence des Nations Unies pour l’Égalité des Genres et l’Autonomisation des
Femmes






En ces temps sombres d’austérité, nous dénonçons les “réponses” néolibérales qui aggravent la
vulnérabilité des femmes sur le marché du travail et sociale. Ces mesures auront comme
conséquence, pour beaucoup de personnes et, en particulier, pour les femmes, l’augmentation
du chômage et de sa durée, de la précarité de l’emploi, de l’inégalité salariale entre hommes et
femmes, de la différenciation de genre au niveau des retraites et des pensions. Face à cela, la
dimension et les impacts de la pauvreté seront encore plus dévastateurs.


Nous protestons contre la diminution de l’investissement public comme, par exemple, les
coupures budgétaires dans le domaine de l’éducation et de la santé sexuelle et reproductive ;
contre le démantèlement de services et d’équipements de soutien aux enfants et aux personnes
âgées, ou encore la marchandisation de l’accès à l’habitation. Nous ne sous-estimons pas les
effets que ces mesures ont et auront sur la vie des femmes.


Nous alertons sur le fait que ces mesures d’austérité augmentent la vulnérabilité des femmes à
la violence de genre, notamment en mettant en cause son autonomie économique.


Nous protestons contre l’aggravement des inégalités et contre l’attaque effectuée aux droits du
travail, bien comme aux droits conquis dans le domaine de la maternité et de la paternité.


Nous dénonçons la secondarisation, dans plusieurs cas le total effacement, en ces temps de
crise, des problèmes liés á la singularité de la situation des femmes au niveau familial, social et
de l’emploi.


Nous soulignons l’aggravement de l’inégalité dans les usages du temps d’hommes et de femmes
au sein de la famille, accentuant le collage culturel de celles-ci à la sphère de la reproduction, et
éloignant l’homme de la responsabilisation matérielle et affective de prise en charge des
enfants, des personnes âgées, de la famille.


Nous dénonçons la pensée néoconservatrice et « austéritaire » qui cherche à imposer des
valeurs soutenant le « retour des femmes à la maison » , en plus de politiques familialistes et
assistancialistes de soumission des droits individuels à un modèle familial unique.


Nous appelons à la souscription, individuelle ou collective, de cette protestation féministe anti
austérité, qui pourra être faite jusqu´au 6 Mars à travers l’email mmmulherespt@gmail.com
avec les données suivantes: (souscriptions individuelles) Nom, occupation, pays, moyen de
contact préférentiel; ou (souscriptions collectives) Nom de l’organisation, pays, moyen de
contact préférentiel.


Nous protestons contre le discours binaire sur les femmes : d’un côté, les femmes comme
agents décisifs pour l’économie familiale, de l’autre, l’exclusion de celles-ci de la discussion
publique critique sur la crise, notamment au niveau de la communication sociale, et dans la
recherche de formes alternatives de la concevoir.


Nous soulignons une dimension oubliée des effets de la crise au niveau des subjectivités, créant
des sentiments d’insécurité, peur du futur, dépression, isolement et la rupture des sociabilités.


Nous alertons sur le climat de peur, d’insécurité et de désespoir qui prévaut et qui en rien
contribue à la sortie de cette crise.


Nous alertons sur les mythes et les narratives hégémoniques, complaisantes et défaitistes, qui
traitent les marchés financiers comme des instances « neutres » et « innocentes », tendant à la
légitimation des actuelles politiques d’austérité qui ont pour base une idéologie de
concurrence, de maximisation et centralisation du profit, rejetant quelconque responsabilité
sociale.


Nous protestons contre les idées dominantes sur l’économie et le travail qui excluent de la
sphère du productif le travail des femmes exercé dans les espaces traditionnels, comme les
usines, les bureaux , etc.


Nous dénonçons la double, parfois, triple discrimination, dont sont victimes les femmes
transsexuelles, les femmes immigrantes, les femmes lesbiennes, les femmes porteuses
d’handicap, femmes à qui sont encore niées les droits basique de citoyenneté et qui sont
directement atteintes par ces politiques récessives.


Nous protestons contre l’absence de contrôle de millions de personnes sur leurs propres
conditions de subsistance.


NOUS DÉFENDONS


La constitution d’audits citoyens aux dettes publiques et aux plans d’austérité et que cellesci
incluent une analyse de leurs reflets sur la vie des femmes.


Des politiques alternatives à l’austérité imposée – politiques de justice sociale, politiques de
création d’emplois, politiques non discriminatoires , mais plutôt émancipatrices , qui
garantissent des droits sociaux et des droits au sein du travail , bien comme des chemins de
développement économique et social.


Le développement, au niveau politique et public, d’une culture de dignification du travail
avec des droits dans toutes les sphères de la vie.


L’inclusion de la dimension de l’égalité de genre au sein de toutes les politiques publiques.


Le soutien au développement d’alternatives économiques qui mettent le développement
soutenable de la vie humaine, de l’environnement et du bien-être collectif au centre de
l’organisation économique et territoriale.




NOUS NOUS COMPROMETTONS


À donner de la visibilité et à contribuer à la participation des femmes au sein des
mouvements de contestation sociale face à une politique inhumaine et deshumanisante.


À contribuer à la création d’instruments représentatifs de mouvements de citoyens et de
citoyennes, notamment de femmes, pour le scrutin critique, moral et démocratique, des choix
politiques et financiers.


À inscrire des perspectives critiques qui, contrariant les narratives dominantes, établissent
une relation étroite entre le fonctionnement des marchés et la démocratie.


À dynamiser des réseaux sociaux, féministes, et d’autres, dans le processus de divulgation,
information et coopération de la problématique et lutte des femmes.


À renforcer un féminisme d’agence comme champ critique et stratégique pour le
changement, en lien avec d’autres mouvements sociaux.




Nous appelons à la souscription, individuelle ou collective, de cette protestation féministe anti
austérité, qui pourra être faite jusqu´au 6 Mars à travers l’email mmmulherespt@gmail.com
avec les données suivantes: (souscriptions individuelles) Nom, occupation, pays, moyen de
contact préférentiel; ou (souscriptions collectives) Nom de l’organisation, pays, moyen de
contact préférentiel.

miércoles, 22 de febrero de 2012

Tunisie: L' égalité, une exigence de la démocratie



Le contexte coïncidait avec la polémique autour du principe de la parité homme-femme adopté au sein de la Haute instance indépendante pour la protection des objectifs de la révolution et la transition démocratique et qui ne s'est pas concrétisé au niveau des élections.
Nous avons invité Mme Mériem Sammoud, directrice exécutive, chargée des programmes au sein de la LET, à exposer les lignes directrices et la démarche de la LET, ainsi que les recommandations émises à la Constituante en matière de préservation des acquis et droits de la femme.
L'idée de rejoindre la société civile est due à une conjoncture politique où l'image de la femme semblait faire l'objet d'une controverse. Entre partisans et opposants, ses droits civiques et politiques, accumulés au fil des années, ont failli être confisqués.
Et son rôle en tant que partenaire à part entière dans la vie publique a failli être remis en question. Cinquante adhérentes se sont unies, se sont liguées, pour sensibiliser l'opinion sur l'importance du rôle capital des femmes dans le soutien de l'exercice électoral.
La vision que porte la LET à l'égard de la participation de la femme à la vie politique, telle que formulée par Mme Mériem Sammoud, se résume essentiellement dans l'espoir de vivre dans une société démocratique qui garantit l'égalité dans l'exercice du droit tout à la fois au vote et à la candidature. «C'est un premier pas sur la voie de la démocratie».
Aider la femme à exercer son droit de vote, tout en renforçant ses capacités à s'impliquer davantage, avec l'homme, dans tous les champs d'activité de la vie publique, c'est la mission principale que se sont assignées les adhérentes de la ligue.
En prélude à cette échéance, la LET s'était lancée dans une vaste campagne de formation en matière d'éducation électorale destinée à sensibiliser la femme, toutes catégories confondues, à prendre son destin en main, l'incitant à aller voter: dans le Cap Bon notamment, dans la capitale aussi et dans plusieurs régions rurales, un noyau d'électrices s'est donc formé pour agir dans une optique de proximité.
Il s'agissait de «leur expliquer comment et pourquoi voter, qu'est-ce que la Constituante et que signifie une constitution ?», souligne Mme Sammoud. «Notre activité consistait, entre autres, dans l'observation des opérations électorales. D'ailleurs, la LET était la première association à être accréditée par l'Instance supérieure indépendante des élections (Isie) en tant qu'observateur national », ajoute-t-elle. Depuis, environ 500 citoyennes ont participé aux deux meetings organisés par la LET avec les candidates en tête de liste.
En outre, un travail de réseautage a été mis en oeuvre, regroupant certaines parties concernées, à savoir «Thala Solidaire», «Zarzis Horizons» et «Femme et Citoyenneté» au Kef. La LET est aussi membre actif dans un collectif baptisé «Coalition des Femmes pour la Liberté et la Citoyenneté», aux côtés de l'association «Femmes Démocrates».
«Nous sommes aussi partie prenante dans un nouveau réseau lancé récemment, comportant dix associations, toutes engagées dans des actions en commun». Ce groupement associatif se veut, pour ainsi dire, un rempart face aux éventuelles menaces contre les acquis de la femme tunisienne.
«Mère, éducatrice ou responsable, la femme tunisienne ne cesse de se découvrir. Elle veut exceller partout», c'est une école de socialisation, où se transmettent des valeurs morales, de génération en génération. En cette phase transitoire, son apport doit être envisagé avec l'intérêt qu'il mérite. «Malheureusement, les femmes députées au sein de la Constituante ne font pas entendre nos voix auprès du gouvernement en place.
Elles n'expriment pas les préoccupations et les revendications de la femme de la rue», déplore Mme Sammoud. Le forum que vient d'organiser la Ligue des électrices tunisiennes, samedi dernier à Tunis, a été conçu en réaction à cette défaillance.
Mettre en contact direct les adhérentes de la LET avec leurs élues à l'Assemblée. Avec les représentantes de la Troïka, du Pôle démocratique moderniste (PDM), d'Al Aridha, du Parti démocratique progressiste (PDP) et de Afek Tounès. «Nous voulions, à travers cette rencontre, établir un pont de communication entre la société civile et l'ANC», ajoute encore Mme Sammoud.
Quels prolongements aura cette action au niveau de l'élaboration de la Constitution? Selon Mme Sammoud, l'égalité homme-femme est la pierre angulaire de tout édifice démocratique. Le principe de la parité, comme l'a défini la directrice exécutive de la LET, devrait se traduire dans les faits, à travers la participation politique et la représentativité électorale de façon verticale et horizontale (dans la même liste et entre les listes en lice). En outre, l'incrimination de la violence à l'égard de la femme s'avère être encore une question d'actualité et qui mérite donc d'être mentionnée dans la nouvelle Constitution.
L'Isie est au coeur des recommandations de la LET «Un acquis de taille auquel nous ne sommes pas prêtes à renoncer, bien plus, il s'agit pour nous de le défendre corps et âme pour en faire une haute instance indépendante et permanente des élections», renchérit-elle, estimant que sa continuité est une exigence démocratique.
A retenir aussi les recommandations à propos de la liberté de la presse et de l'indépendance de la justice que notre interlocutrice qualifie des deux poumons de la citoyenneté.
PAR KAMEL FERCHICHI, 6 FÉVRIER 2012

lunes, 6 de febrero de 2012

La triste réalité des femmes excisées



27 Janvier 2012

L'excision féminine, souvent appelée mutilation génitale féminine (MGF), concerne environ 92 millions de filles de plus de 10 ans en Afrique. En Ouganda, la pratique a été officiellement interdite par le gouvernement en 2009, mais elle est encore pratiquée dans les zones rurales par les tribus comme celle des Sabiny dans l'est du pays.

Libido réduite
Amina Ibrahim, une femme de 73 ans, est conseillère pour la ville de Kapchorwa dans la région de Sebei, au pied du Mont Elgon, dans l'est de l'Ouganda.
Pendant 30 ans, Amina a excisé des jeunes filles, un rite traditionnel qui consiste à couper le clitoris d'une fille vers ses 15 ans, l'initiant ainsi à l'âge adulte.
Elle gagnait environ 10 dollars par excision : "Ce rite sur les filles faisait partie d'une obligation culturelle, mais c'était également une source de revenus pour moi. J'opérais environ 50 filles par jour et j'avais de quoi vivre".
Depuis des générations, les hommes de la tribu des Sabiny ont encouragé la pratique de l'excision, affirmant qu'une femme mariée qui est excisée a un libido réduite et serait donc moins poussée à s'engager dans une relation avec un autre homme lorsque le mari est absent pendant une longue période.
Il était normal pour un homme Sabiny d'éviter une femme non excisée et les anciens n'acceptaient pas une fille non excisée dans leur case.

Complications
Mais pour Judith Yapmangusho, une femme de 52 ans et mère de six enfants, les conséquences de son excision ont été dramatiques. Après des complications génitales, elle est devenue handicapée et se déplace dans un fauteuil roulant.
"Je suis handicapée et incapable de faire quelque travail manuel que ce soit pour soutenir ma famille qui tente de survivre de l'agriculture de subsistance dans cette région montagneuse", dit Judith.
L'expérience de cette femme est un des nombreux récits de femmes qui souffrent dans le silence des conséquences de mutilations génitales féminines (MGF).
Sarah Kamuron, étudiante dans une école secondaire est pleine d'éloges concernant l'interdiction de mutilations génitales : "Les parents qui ont des croyances traditionnelles ont forcé leurs filles à se faire exciser, ce qui est une violation totale des droits des filles, donc cette loi contre les MGF arrive a point nommé", explique Kamuron.

Pour Beatrice Chelangat, directrice du programme de santé reproductive "Reproductive Educative and Community Health Programme" (REACH), le niveau élevé d'analphabétisme dans les communautés est un des facteurs majeurs contribuant à la propagation des pratiques comme la MGF : "Nous avons commencé un programme de sensibilisation dans les écoles et les communautés en zones rurales.
Et grâce à l'ambassade néerlandaise, nous allons ouvrir une station de radio "Frequency Modulation" dans le district de Bukwo pour parler de cette loi et des questions liées aux MGF".
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), les MGF sont reconnues comme une violation des droits des filles et des femmes.
L'opération peut causer des saignements, des problèmes de vessie et plus tard, des complications lors de l'accouchement. Mais il expose également les filles au virus du sida et dans le pire des cas peut causer un handicap ou même la mort.

http://fr.allafrica.com/stories/printable/201201271290.html

La triste réalité des femmes excisées

jueves, 19 de enero de 2012

L’islam où l’histoire d’une révolution féminine avortée…

Avec l’avènement de l’islam, une dynamique de libération des femmes s’est mise en place, ce qui a ébranlé le système social de l’époque fondé essentiellement sur un régime impitoyablement patriarcal.

Encouragées par les directives du Coran et l’enseignement du prophète qui incitait les femmes à « parler pour elles mêmes », ces dernières, vont investir le champ social, transgresser les lois tribales et tenter de rompre avec les coutumes ancestrales humiliantes… Elles vont entrer en islam, contre l’approbation de la famille, du pouvoir tribal et politique de l’époque… Elles vont contribuer de manière inestimable à la diffusion du message, par leurs sacrifices, leur résistance aux sévices physiques et psychologiques dus à leur engagement religieux… S’exiler au nom de leur foi… S’allier politiquement et spirituellement avec le Messager…

En collaborant côte à côte avec les hommes de la nouvelle communauté, ces femmes vont donc prendre la parole, revendiquer leurs droits, participer à toutes les actions politiques entreprises à l’époque, s’investir matériellement, physiquement et moralement pour la cause de l’islam… Il s’agit bien là d’une révolution féminine en plein désert d’Arabie où la révélation coranique et l’enseignement du prophète de l’islam interpellait hommes et femmes à rivaliser dans la piété et le bien de tous… 

Les femmes vont donc massivement prendre leur place au sein de la mosquée avec les hommes, afin de s’instruire, de débattre et de s’associer aux décisions prises par la communauté… Des siècles après, nos mosquées sont devenus des espaces fermés, réservés aux hommes alors que les femmes sont reléguées dans des espaces exigus, coupées du reste de la communauté, par des murs et des rideaux opaques… Condamnées à s’exiler cette fois dans les arrières fonds des centres du savoir et du pouvoir, nos femmes musulmanes d’aujourd’hui vont se résigner, se soumettre et pire, transmettre leur « renonciation » et leur « ignorance » à leurs descendants…

Un recensement historique a révélé qu’à la mort du prophète il y avait une élite savante et érudite constituée de 8 000 personnes dont 1 000 femmes. L’émancipation véhiculée par l’islam en un quart de siècle a fait qu’une personne sur huit de l’élite savante était une femme. Ce constat est à lui seul édifiant. 
Comment les premières femmes musulmanes ont-elles pu accéder à ces espaces de liberté, de savoir et de pouvoir il y a quatorze siècles au nom de l’islam alors qu’aujourd’hui, on leur interdit l’accès à ces mêmes espaces au nom de ce même islam ? !

Que s’est-il passé, entre temps, pour que l’on puisse, au nom même de l’islam, permettre ce que le texte sacré et la tradition du prophète ont réprouvé et des fois même proscrit ?

Comment peut-on approuvé que des coutumes patriarcales se substituent au texte sacré jusqu’à faire croire que le Coran est lui-même un texte fondamentalement patriarcal ! Or il n’y a rien de plus faux que cette assertion puisque depuis le début de la révélation, l’islam a, bien au contraire, lutté contre les traditions et les coutumes patriarcales fortement ancrées dans cette région d’Arabie.

On peut même affirmer que le Coran est un texte anti-patriarcal puisque dans de nombreux versets il y a une critique et même un refus catégorique des principales formes de culture patriarcale.
En effet, le Coran refuse radicalement l’un des fondements de base du patriarcat à savoir celui de « Dieu le Père – mâle » qui perpétue une réelle continuité entre le Père – Dieu et le père mâle et dont le pouvoir va s’étendre à celui du mari qui par droit divin va exercer son pouvoir sur l’épouse . Ce concept de Dieu le père, est d’ailleurs antinomique avec le concept de l’unicité de l’islam.

Le Coran condamne aussi la sacralisation des prophètes comme ‘pères’ de leurs communautés et critique durement et dans plusieurs versets ceux qui suivent aveuglément le chemin de leurs pères : « Et lorsqu’on leur dit : ‘ conformez vous à ce que Dieu a révélé’ ; ils rétorquent : ‘Non, nous devons plutôt nous conformer à que nous ont légué nos pères’, et quoi les suivraient-ils même si ils étaient dans l’erreur ? » Coran 2 ; 170 .

Le Coran a donc bel et bien fustigé ce pouvoir patriarcal représenté par l’autorité du mâle et l’on ne peut accepter, qu’au nom même de ce que l’islam dénonce, on puisse avaliser des coutumes patriarcales discriminatoires.
Il est donc consternant de voir que l’élan de libération amorcé par la dernière religion révélée a été brisé en cours de chemin. Le discours sur la femme, tel qu’il fût formulé par le Coran et la Sunna, il y a plus de 1 400 ans, était résolument plus émancipateur, nettement différent voire des fois même opposé à celui que l’on nous propose aujourd’hui.

Alors que le Coran transmettait un message égalitaire avec des droits et des responsabilités, qu’il parlait des femmes dans un but de revalorisation évident, qu’il répondait à leurs requêtes… qu’il dialoguait avec elles… qu’il était question de participation politique, de Bayâa, d’exil politique, de participation sociale, de revendications de droits, de liberté d’expression… Aujourd’hui, l’essentiel du discours sur la femme dans la rhétorique islamique se focalise autour de concepts moralisateurs abstraits et surtout très infantilisants !

La femme est Fitna – tentation, la femme est Awrah – illicite au regard, on polémique sur son retour obligatoire au foyer et on insiste de manière réellement démesurée sur son comportement vestimentaire et sur son corps…
La majorité du discours islamique actuel sur la femme se résume à son corps, à la manière la plus appropriée pour le couvrir, à ce qui est licite ou illicite en matière d’habits, à l’interdiction de se parfumer, de parler à haute voix, de rire ? ! Est-ce donc, à cela, que se résume l’essentiel du message de l’islam pour une femme ? Où est donc passé l’esprit libérateur du Coran et toutes les initiatives qui ont été proposées par le texte pour initier un véritable statut d’autonomie aux femmes ?

Il est vrai qu’il y a dans l’islam, comme dans toutes les religions monothéistes d’ailleurs, une éthique du comportement et des valeurs fondamentales de décence par rapport au corps, à suivre et à respecter. Mais on oublie trop souvent que les hommes sont tout autant concernés que les femmes par cette « décence » physique… Et puis, on ne peut réduire l’essentiel du message spirituel à un code vestimentaire, comme la question récurrente du voile et à des discours perpétuels sur les dangers de la tentation féminine et sur des thèmes focalisés à outrance sur le corps de la femme…Le voile est devenu une priorité voire la priorité absolue pour toute femme musulmane qui se respecte et des musulmanes en se voilant vont réduire l’essentiel de leurs revendications à cette symbolique qui à force d’être rabâchée va perdre de sa crédibilité et se transformer en un étendard vide de sens et ô combien dérisoire devant d’autres revendications prioritaires ! 

Au- delà de la « recommandation » coranique du voile (le Coran parle de Khimar) qui ne peut être ni imposée ni interdite puisque cela répondrait à la même logique totalitaire, c’est à la femme et à elle seule de choisir d’en définir le sens et à personne d’autre ! Ce voile prétendu  symbole de l’oppression des femmes chez certains,   est devenu à force de tapage médiatique et à travers une construction idéologique entretenue, le symbole  d’un véritable repoussoir, qui génère, aussi bien en occident qu’en terre d’islam, de véritables réactions passionnelles ! 

Finalement, c’est le même type de discours que l’on retrouve de part et d’autre, d’une part celui qui veut libérer les femmes de cet islam qui les opprime et qui les « couvrent » un peu trop et   qui reste obsédé, d’une autre manière, par le corps de la femme qu’il veut dans ce cas « dé-couvrir » .Alors que d’autre part, il y a celui qui focalise l’essentiel du message spirituel autour d’un corps de la femme qu’il faudrait « sur-couvrir » car il représenterait à lui seul la VISIBILITE de l’islam en tant qu’identité à préserver   et  le voile  résumerait à lui seul toute la morale de l’islam…
Dans les deux cas, et à quelques différences près, on est devant une idéologie sexiste qui fait fi de l’intelligence de la femme, qui fait l’impasse sur sa dignité d’être humain et sur sa capacité personnelle à faire ses propres choix au nom de ses convictions.

L’esprit de cette dynamique de libération entreprise par la révélation a donc été contourné et l'impulsion qu’a connu la question de la femme musulmane a été petit à petit minimisée au détriment d’une juridiction qui s’est acharnée à verrouiller toutes les issues laissées ouvertes, aussi bien par les orientations coraniques que par la tradition du prophète.

La philosophie du « gradualisme » prôné par le Coran qui, entre autres, visait une libération et une émancipation progressives, a été ignoré ce qui a favorisé la régression du statut de la femme.
La révolution féminine fut donc rapidement avortée et les coutumes patriarcales discriminatoires ont vite fait de reprendre le dessus et d’orienter le discours religieux vers une restriction des libertés acquises, au nom d’une morale religieuse vidée de sa quintessence.

La décadence du monde musulman s’accompagnera inévitablement d’une décadence encore plus marquée du statut de la femme du fait de deux grandes tragédies, d’abord celles des multiples conflits politiques inhérents au pouvoir autocratique et la persistance de l’esclavage. Alors que le Coran énonce à plusieurs reprises des dispositions pour l’abolition progressive de l’esclavage en déclarant tout acte de libération comme un acte méritoire, les musulmans vont, durant des siècles, faire perdurer cette pratique, qui concernant les femmes,  va contribuer à institutionnaliser  leur claustration dans les harems.  

Et durant des siècles, alors qu’on fermera la porte de l’Ijtihad  – outil indispensable pour l’évolution de la pensée islamique – on ouvrira celle des « spéculations juridiques » à l’instar de « Sad Addarai », véritable dispositif juridique de dissuasion qui a largement contribué a institutionnalisé la culture officielle de subordination des femmes. Conçu comme un véritable « code préventif » autrement dit un « code de la peur », son contenu sera, du moins en ce qui concerne le statut de la femme, fortement répressif. Même si il est certain que certains savants ont élaboré ce genre de « code » dans le souci de préserver leurs sociétés respectives d’éventuelles dépravations des mœurs. Il n’en reste pas moins qu’il y a eu de véritables dépassements et des lois très contraignantes concernant les acquis islamiques en matière de droit et de liberté pour les femmes. 

C’est ainsi que l’on verra de nombreuses lois interdirent au nom de « Sad Addarai », des droits des plus élémentaires en islam. Comme le droit à l’éducation et au savoir qui sera pendant longtemps dénié aux femmes au nom de la prévention des mœurs sociales et des règles morales ! Or, quand on dénie aux femmes le droit au savoir on leur dénie le droit de justice et dans les deux cas on est en flagrante contradiction avec les principes de base de l’islam.

Elaborer ce genre de lois juridiques qui prône des interdits à tout bout de champ afin de se prémunir contre les risques toujours probables d’une dépravation des mœurs est la preuve que notre pensée est une pensée mortellement « assiégée » ! C’est, en plus d’être une solution de facilité, une démarche qui témoigne de la démission intellectuelle de notre système de pensée islamique incapable de faire face aux véritables problèmes de nos sociétés . Or, il ne s’agit pas d’interdire par anticipation mais plutôt d’éduquer afin d’éveiller la quête du sens et de la conscience, seules à même de nous prémunir contre toute amoralité et contre toute débauche… Il s’agit d’élaborer une véritable éthique de la gestion des libertés à partir d’une éducation spirituelle appropriée qui tienne compte des réalités subtiles de chaque contexte…

Ceux, parmi les savants, qui ont utilisé de façon rigoureuse, ce concept « préventif » de « Sad Addarai », ont sûrement tenté, de bonne foi, de façonner ainsi la communauté islamique afin d’atteindre une supposée « cité islamique idéale » Or, ceci est de l’ordre de l’utopie car même du temps du prophète il n’y avait pas de communauté islamique idéale ! !

Ceci est d’ailleurs de l’ordre de l’impossible à l’échelle de la réalité humaine… Dieu a voulu que la diversité humaine soit un principe de base dans cette vie et même une véritable épreuve… Il a voulu que la société humaine soit une société où le bon côtoie le mauvais, où le bien se confronte au mal, où les bommes œuvres rivalisent avec les mauvaises ou les moins bonnes… Notre vie sur terre n’est pas celle des anges qui eux sont des êtres parfaits évoluant dans un monde de perfection… Notre vie est celle de toutes les expériences humaines… faites de contraintes et de réussite, d’échecs et de tourmentes, de drames et de joies, de bonheur et de détresse, pour tester notre endurance, notre résistance, notre foi et notre soumission…
Comment peut-on gérer cette réalité avec des doctrines immobiles et figées à mille lieux de nos préoccupations quotidiennes ?…

Comment justement faire face à la complexité de nos réalités sociales quand on reste emprisonné dans des juridictions qui en plus d’avoir été légiférées dans des contextes radicalement différents, sont parfois en profonde contradiction avec les principes vecteurs du message coranique ? !

Comment faire revivre alors cet élan de libération prôné par l’islam de la révélation mais étouffé dans les confins d’une histoire islamique qui se maintient dans un silence effroyable ?

Comment faire revivre cet élan dans le cœur des musulmans mais surtout des musulmanes qui en tant que femmes sont les premières concernées par ce déni de justice ?

Comment pourrait-on convaincre ceux ou celles qui semblent résister à toute cette dynamique de réformisme par crainte de se perdrent eux-mêmes… ?

Comment leur expliquer que l’on ne peut justement rester fidèles à l’islam, sans renouveau, sans conscience critique, sans réflexion profonde, sans débat constructif ?…
Asma Lamrabet
http://www.asma-lamrabet.com/html/default.htm

jueves, 12 de enero de 2012

Les femmes veulent déffendre leurs acquis

Tunisie : « Les femmes veulent défendre leurs acquis »






La Tunisie est en ébullition. Il y a un an, le président Ben Ali quittait le pouvoir, et les premières élections libres se sont déroulées il y a quelques mois. Plus que jamais, les Tunisiennes se sont battues pour leurs droits et sont bien décidées à poursuivre leur combat. Très active pendant la « révolution de jasmin », l’Association des femmes tunisiennes démocrates vient de recevoir le prix Simone-de-Beauvoir pour la liberté des femmes. A cette occasion, nous avons rencontré Ahlem Belhadj, présidente de l’association, et Saida Rached, secrétaire générale.

ELLE.fr : Avec le départ de Ben Ali, le début de la révolution et les élections, quel regard portez-vous sur l’année qui vient de s’écouler ?

Ahlem Belhadj : 2011 a été une année magnifique. Nous avons été débarrassés de Ben Ali, de la dictature…. Nous avons l’espoir de pouvoir bâtir une société égalitaire, un état démocratique. C’est ce que nous voulons, au sein de l’Association des femmes tunisiennes démocrates. Nous avons toujours tout fait pour articuler la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes et la justice sociale.

Saida Rached : Les Tunisiens ont enfin eu leur mot à dire en tant que citoyens et citoyennes. Durant la révolution, il y a eu une très forte participation des femmes, qui ont donc pu faire l’expérience de la citoyenneté égalitaire. La chute de la dictature est pour nous un événement très important. Notre association a été partie prenante de la révolution, en étant présente dans toutes les commissions, comme la Haute Instance, qui a imposé la parité dans les listes électorales, ou l’observatoire des élections.

ELLE.fr : Justement, les femmes ont eu une vraie place lors dernières élections…

Ahlem Belhadj : Les élections ont été l’occasion d’une grande avancée, puisque la parité au sein des listes électorales a été adoptée (le 11 avril 2011, ndlr). Certes, seulement 7% des femmes se présentant ont été têtes de liste, mais leur présence était quand même forte. Après, nous avons été confrontées à un problème : les mentalités n’ont pas toujours accepté cette participation. Parmi les membres de notre association, certaines étaient présentes sur des listes et comme elles portaient le projet d’une société égalitaire, elles ont davantage été exposées à des campagnes diffamatoires.

Saida Rached : Tout le monde n’était pas forcément préparé à la parité, mais cette exigence a véritablement mis la société civile devant un nouveau défi, une nouvelle façon de considérer la politique. Les femmes ont été sur le devant de la scène.

ELLE.fr : Qu’est-ce que la révolution a changé pour votre association ?

Saida Rached : Nous pouvons davantage aller vers les femmes même si le terrain est plutôt difficile. Au temps de la dictature, il y avait un féminisme d’Etat, qui consistait à mettre en vitrine le code du statut personnel des femmes pour montrer à quel point le pays était en avance et accordait une vraie place aux Tunisiennes. Mais l’Etat n’allait pas au fond des choses. Notre association subissait également des pressions, était interdite dans les médias… Puisque nous ne faisions pas partie de la mouvance du « féminisme d’Etat », nous étions d’emblée dans l’opposition.

Par Sophie de Chivré - Le 12/01/2012

Source : http://www.elle.fr/Societe/Les-enquetes/Tunisie-Les-femmes-veulent-defendre-leurs-acquis-1869282

miércoles, 11 de enero de 2012

Lebanon to protest rape law



The march, according to Nasawiya, will be to demand the following:
  • We, the women who reside in Lebanon, excuse ourselves from playing the decorative role that has been imposed on us. 
  • We take to the streets today to say that we are aware and knowledgeable about the methodical war that state and society have waged on our bodies and our safety through their political parties and leaders. 
  • From now on, we will not accept empty promises that are heaped upon us every time we call for our rights.
  • We will not give in to patience. We will not bite our wounds and postpone the battles of today to tomorrow. 
  • Our voices will be louder than the bickering between your parties and your sporadic yet connected wars.
Nasawiya believes:
  1. Sexism --  a devastating result of the feudal/patriarchal culture that we live in -- is a major social problem that we should work to eradicate, especially since it is deeply related to other social problems, such as classism, heterosexism, capitalism, racism, sectarianism, etc. Therefore, we must fight all forms of violence, discrimination, and exploitation that are based on gender, sexuality, able-bodiedness, ethnicity, race, religion, class, etc.
  2. As women, we have the right to a positive self-image and an emotionally, mentally, and physically healthy life.
  3. As women, we have the right to our bodies and our sexualities. In other words, women should be free to express their sexuality, free to make a choice about engaging or not engaging in sexual acts and/or relationships, free to choose whether they want to marry or not, whether they want to undergo an abortion or not. Women must also have easier access to helpful and non-judgmental sexual health services, as well as sexual education.
  4. We must work to eliminate all forms of harassment, and all forms of gender-based violence, verbal, physical, and sexual, wherever they happen.
  5. All women should have equal rights of employment, and equal treatment and pay in the workplace.
  6. Women should be encouraged to enter the fields of study and work that are currently dominated by men, such as sciences, sports, etc.
  7. Domestic migrant workers are employees and should have all the rights of employment, starting with respect and equality.
  8. We have a responsibility to be smart consumers since what we buy and where we buy from are political as well as personal choices that affect us all.
  9. We should encourage women to start women-friendly, workers-friendly and environmentally friendly small businesses. Women must play an active role in the political process, and lead the way in political reform.
  10. Women must have all their citizenship rights.
  11. Women must assume more leadership roles, in the private and public spheres, to reflect their central role in their communities.
  12. We have to promote feminist art, women-friendly media, and women’s studies courses and institutes.
  13. We should respect our natural environment, as exploitation of nature is parallel to the exploitation of women.
  14. We should support other feminists in the Arab world, the global south and the rest of the world, who are working towards a similar vision of a better world.
If you are in Lebanon, do join the march on January 14, spread the word and support in any way you can.


http://michcafe.blogspot.com/2012/01/lebanon-to-protest-rape-law.html
http://www.nasawiya.org/web/

sábado, 7 de enero de 2012

Egipto teme avance de “policía religiosa”





 Los primeros resultados de las elecciones parlamentarias de Egipto apuntan una mayoría islamista que genera grandes expectativas entre un reducido grupo de personas muy religiosas.

En algunas partes del país, los devotos intolerantes ya han amenazado a peluquerías, mujeres vestidas “indecentemente” y dueños de tiendas. Ahora, proponen fundar una “policía religiosa” siguiendo el modelo saudita.

La industria del turismo, de gran peso a nivel nacional, ya vivió un duro golpe el año pasado durante las revueltas que culminaron con la dimisión del ex presidente Hosni Mubarak. Ahora teme que el avance de la propuesta islamista pueda volver a tener impacto en el sector.

En Riad, cuando el muecín se hace oír por encima de los tejados, las tiendas de la capital cierran rápidamente sus puertas. Los barbudos de la “autoridad para el fomento de la virtud y la prevención del vicio” ordenan que los comerciantes y vendedores vayan a cumplir con sus rezos. A las mujeres que llevan la cabeza cubierta con un pañuelo no muy bien colocado, les dicen: “¡Cúbrete bien, mujer!”.


En Egipto, hasta ahora las cosas habían sido muy distintas. Pero en estas últimas semanas, hubo testigos y medios que hablaron de una campaña de religiosos fanáticos.

En El Cairo, un hombre barbudo le dio una cachetada a una mujer en la calle porque llevaba jeans. Algunos peluqueros fueron “visitados” por islamistas que les querían prohibir afeitar a los hombres. En Alejandría, algunos comerciantes que vendían árboles de plástico de Navidad fueron amenazados.

En la provincia de Al Kaljubija, a las peluquerías acudieron jóvenes que les explicaron a las mujeres que trabajaban en esos locales que su labor era “un pecado para el Islam”. Las mujeres no se dejaron intimidar e incluso golpearon a los visitantes

EL CAIRO/ESTAMBUL (DPA).— .Jueves 05 de enero de 2012
El Universalhttp://www.eluniversal.com.mx/internacional/75974.html