martes, 20 de diciembre de 2011

Césaria a trouvé son « Caminho longe »




Dès que l’on foule le sol de l’archipel du Cap-Vert, l’image de cette femme à la voix suave vient en mémoire. Cesaria Evora a su incarner et exporter l’idéal Cap-Verdien à travers le monde. Sa mort laisse un vide sur l’île et le « saudade » (tristesse) n’y a jamais été autant ressentie.


J’ai séjourné au Cap-Vert du 11 au 14 décembre, soit trois jours avant le décès de la diva aux pieds nus dont la musique m’a fait aimer ce « petit pays » qu’elle chérissait tant. A Praia comme à Cuidade Vallée, le paysage dominé par des montagnes semble familier et d’un coup, des paroles de chansons viennent en mémoire. Même si on n’y comprend pas grand-chose, on sent qu’elles ont été inspirées par la beauté de cet archipel.

Pour beaucoup d’Africains, Césaria Evora était l’un des monuments qui restaient après le décès de la Sud-Africaine Miriam Makéba. Cette femme à l’allure d’une « Mémé » a su captiver des millions de personnes avec sa musique, son look de mamie, sa voix suave et envoutante qui rappelle les berceuses.

Ambassadeur des pauvres

D’une simplicité légendaire, Césaria a été l’ambassadeur d’un pays isolé du reste du monde par l’Atlantique. Malgré cette insularité géographique, le Cap-Vert était devenu familier au reste du monde grâce à cette dame. Plus qu’un symbole, elle était l’âme de ces îles dont elle a su exporter la musique « la morna » à travers le monde. Avec sa mort à 70 ans, ce sont tous les lusophones et tous les africains qui ont perdu un immense talent.

La grande simplicité de la diva aux pieds nus trouve son explication dans son extraction sociale. Issue d’un milieu pauvre, la dame a vécu jusqu’à cinquante ans dans une extrême pauvreté. Orpheline de père à sept ans, elle a été élevée par les sœurs. Sa propension à se produire sur les scènes du monde entier était un hommage à tous les pauvres de son pays. Malgré les distinctions et le succès grandissant, elle ne s’est jamais départie de son style qui la rendait si attachante.

Dans Sodade, elle cherche son chemin ( « caminho longe »), le 17 décembre 2011, elle a dû le trouver rendant orphelines des millions de personnes qui seront à jamais sevrées de sa magnifique voix


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