KOLDA, SENEGAL :
Recul des grossesses précoces dans les lycées et collèges
Le nombre de grossesses précoces est passé de 269 en 2010 à 169 en 2011. Le
sujet reste une préoccupation des acteurs du système qui ont invité les
organisations syndicales à s’impliquer dans la bataille contre les violences et
les abus sexuels dans l’espace scolaire. C’était samedi dernier, lors de la
célébration de la journée internationale de l’enseignant.
La
situation est toujours préoccupante dans la région de Kolda. Les abus sexuels
et les grossesses précoces demeurent le premier obstacle à la scolarisation et
au maintien des filles dans les collèges et lycées, même si les acteurs restent
mobilisés sur le front. Pour le moment, ils peuvent se contenter de la
diminution des grossesses. Selon une étude commanditée par le ministère de
l’Education « le taux de grossesses précoces est encore important,
mais il a connu une baisse dans la région de Kolda.
Il est
passé de 269 cas en 2010 à 169 en 2011, soit une diminution de 100
cas », a révélé la conseillère technique au ministère de l’Education
chargée du genre, Marie Siby Faye qui présentait une communication sur :
« l’égalité de genre dans l’éducation, quels enseignants ? ».
Féminisation
de la profession
Cette
communication entre dans le cadre de la célébration de la journée
internationale de l’enseignant organisée par le Comité national « du 5
octobre », la Commission nationale sénégalaise pour l’Unesco et le Bureau
de l’Unesco à Dakar. Outre les violences et les abus sexuels, les intervenantes
se sont attaquées à la marginalisation des enseignantes dans le système
éducatif. « Les enseignantes ne sont pas bien représentées dans les
instances de prise de décisions. Elles sont marginalisées dans le processus
d’élaboration des plateformes », a dénoncé la secrétaire générale adjointe
de l’Uden, Awa Wade qui a fait une communication sur « la
problématique du rôle et la place des femmes dans les prises de décisions des
syndicats ».
Pour
inverser cette tendance, la conseillère technique chargée du genre, au
ministère de l’enseignement élémentaire, Marie Siby Faye propose une
formation des enseignantes modèles. La conseillère estime que la solution passe
par la formation des enseignantes prêtes à promouvoir les notions de genre, et
qui respectent les principes d’équité et de déontologie. Mais la bataille
est loin d’être gagnée. Les préjugés et les stéréotypes, confie Fatma
Fall, du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation, expliquent la
disparité de représentativité des filles dans certaines filières de
l’enseignement technique et de la formation professionnelle.
Le
thème de cette année, « les enseignants pour l’égalité des genres »
est d’actualité. Puisqu’il est apparu dans les études de l’Unesco que la
féminisation de cette profession ne s’accompagne pas d’une revalorisation
salariale. La scolarisation des filles a des retombées positives.
« L’éducation des filles et des femmes bénéficie le développement humain
car plus les enfants sont scolarisés, plus elles sont plus équipées contre le
Vih/Sida ; contre l’exploitation sexuelle », énumère le représentant
de la directrice du Breda, Adotevi Adotebah, spécialiste principal de programme
Breda/Unesco. Dans son intervention, le président du comité d’organisation du 5
octobre, Mansour Dansokho a rappelé que cette rencontre sert à
diagnostiquer les maux du secteur et à formuler des solutions. Le
ministre de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et des Langues nationales,
Kalidou Diallo qui a rendu un vibrant hommage aux pionniers du mouvement
syndical des enseignants a promis de donner plus de dimension à cette journée.
« Nous prendrons les mesures nécessaires pour que le ministère
budgétise la célébration de cette journée tout en laissant son organisation au
comité du 5 octobre », a promis le ministre Kalidou Diallo.
Idrissa
SANE
LUNDI, 05 DÉCEMBRE 2011 09:25
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